top of page

Les pistes de collaboration canado-française face aux nouvelles menaces sécuritaires et climatiques dans l’Arctique canadien

Par Magali Vullierme et Alexandre Cicard, le 19 décembre 2024

Résumé

Alliés au sein de nombreuses organisations internationales, la France et le Canada entretiennent également des relations bilatérales dans de nombreux domaines dont celui de la défense. Focalisée sur les sous-régions arctiques, cette note propose des pistes de collaboration possibles entre le Canada, État arctique, et la France, pays observateur du Conseil de l’Arctique. L’identification de pistes de collaboration possibles entre ces deux États est d’autant plus intéressante que l’Arctique canadien doit faire face à des menaces sécuritaires et climatiques toujours plus importantes qui pourraient nécessiter un appui de ses alliés. La mise à jour de la politique de défense canadienne, publiée le 8 avril 2024 par le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et son ministre de la Défense, Bill Blair, répondait d’ailleurs à la nécessité de faire face aux nouvelles menaces créées par « l’évolution de l’environnement géopolitique et des paysages naturels » pour le Canada et sa population.

Plus précisément, cette nouvelle politique identifie trois tendances, au sein desquelles des pistes de collaboration entre le Canada et la France pourraient être développées.

  • Les menaces sécuritaires posées par certaines puissances extérieures dans l’Arctique canadien se cristallisent autour de la présence de la Chine. Depuis 2022, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) alerte sur le risque de prise d’intérêt chinois (et russes) dans la construction d’infrastructures commerciales (mines, télécommunications) et civiles (routes, maisons, etc.) dans le Nord.

  • Les défis liés aux nouvelles technologies dans les sous-régions arctiques peuvent être illustrés par le caractère éminemment stratégique des câbles sous-marins de télécommunications. Les récentes coupures de câbles ont d’ailleurs illustré la vulnérabilité de ces infrastructures de télécommunications et le besoin de souveraineté numérique de certains acteurs étatiques.

  • Traités encore trop souvent de manière uniforme par les médias, les impacts des changements climatiques seront inégaux selon les sous-régions arctiques nord-américaines, européennes et russe. L’étendue, la géologie et l’environnement naturel de l’Inuit Nunangat en font un des États les plus à risque, au côté de la Russie.

  • La France et le Canada ont déjà créé des liens en matière de recherche stratégique. Ceux-ci pourraient être renforcés sur les enjeux de défense, tant au sein des universités que des instituts de recherche, en créant, par exemple, des synergies entre MINDS et la DGRIS. Lors d’une potentielle actualisation de la Stratégie polaire française, il pourrait être mis en exergue l’augmentation nécessaire des entraînements conjoints de recherche et sauvetage entre les deux États. Enfin, le partage d’informations et de données scientifiques sur la désinformation et sur les risques et impacts multiples des changements climatiques pergélisol doit continuer à s’accentuer entre le Canada, la France et leurs alliés. Des premières mesures ont été annoncées lors de la visite d’Emmanuel Macron au Canada fin septembre 2023.

Cliquez ici pour lire la suite.

Cette note stratégique , publiée par le Réseau d'Analyse Stratégique, s'inscrit dans le cadre du programme Personnalités d'Avenir France Canada sur les enjeux de défenseédition 2024 ​ organisé par le FDS et l'Association France-Canada avec le soutien du programme Mobilisation des idées nouvelles en matière de défense et de sécurité (MINDS) du ministère de la Défense nationale du Canada et de la DGRIS (Ministère des Armées).

bottom of page